Noces de diamant
Porsche en France – Lumières sur 60 ans de Porsche 911 : Régis Mathieu est un amoureux des Porsche et des lustres. Pour célébrer les 60 ans de la 911, il a organisé des noces de diamant, mises en lumière par la collection de la lustrerie. Le tout dans le décor iconoclaste d’une ancienne usine d’ocre, au cœur du Luberon.
Régis Mathieu est ce que l’on appelle une personnalité. Il fait partie de ces individus capables de transporter l’auditoire le plus rétif, animé par sa seule passion et son envie de la partager. Mais ça n’est pas si simple… car Régis a au moins deux passions : les lustres, dont il est une des références mondiales, et les Porsche qu’il collectionne depuis toujours. À cela s’ajoute sa volonté de faire revivre l’ancienne usine d’ocre dans laquelle il a installé ses ateliers de lustrerie, il y a plus de 20 ans. Autant d’ingrédients singuliers qui ont donné naissance à un événement qui ne l’a pas moins été : « Lumières sur 60 ans de Porsche 911 ».
Du 16 décembre 2022 au 22 janvier 2023, sur les hauteurs de Gargas dans le Luberon, collectionneurs, amateurs, voisins ou simples curieux ont pu assister à un spectacle extraordinaire, au sens premier du terme. Quarante 911 exposées sous au moins autant de lustres, dans l’écrin d’ocre et de verre d’une ancienne usine ! « Je venais de restaurer le dernier bâtiment sur ce site ocrier qui s’étend sur 3,5 hectares. Je voulais trouver une idée pour en faire l’inauguration. J’ai décidé d’exposer ce qui me touche le plus après les lustres : les Porsche » se souvient Régis.
Née à l’été 2022, l’idée s’est vite incarnée dans l’actualité de la marque qui fête, cette année, les 60 ans de la plus célèbre des sportives, la 911.
Restait à réaliser le casting. Huit générations de 911, ce sont autant de risques de commettre des impairs, de faire des jaloux. « On a pris le parti de représenter toutes les générations, en retenant les modèles les plus rares pour chacune d’elle. On avait la liste de l’exposition idéale… restait maintenant à trouver les voitures ». Mais Régis a l’enthousiasme communicatif et il partage sa passion pour Porsche avec de nombreux autres collectionneurs. Devenus amis au fil du temps, ils n’ont pas hésité à le suivre dans ce projet un peu fou. Venant des quatre coins de l’Europe, les quarante 911, plus rares les unes que les autres, ont été réunies à Gargas en à peine trois mois !
Toutes les 911 sont là...
On a pour habitude de se pencher pour admirer une Porsche... Pas ici. L’exposition amène à changer de perspective, à prendre du recul pour admirer le couple formé par un lustre qui couve de lumière « sa » 911. Des exemplaires restaurés (comme un lustre néogothique du 19e siècle qui veille sur une 2.0 de 1965) aux créations contemporaines des ateliers Mathieu Lustrerie (le lustre Atmosquare de 2005, en bronze et cristal de roche, couve le premier prototype de 911 de course), chaque association est une invitation à un voyage dans l’imaginaire. Plus ésotérique que les Porsche, la collection de lustres – qui compte une centaine de pièces – envoûte pourtant le béotien par sa richesse et les jeux de lumière qui redessinent les courbes intemporelles des 911.
Toutes sont là… ou presque. À commencer par la 911 S de 1966, tapie dans l’antre de l’atelier. Celle-là même qui a servi aux essais presse du lancement de la sportive, et sur le capot de laquelle Ferry Porsche prend la pose pour une photo devenue mondialement célèbre.
Pénétrer dans un autre bâtiment, c’est tomber sur la lignée mythique des RS : 2.7 de 1973, 964 de 1992, 993 Clubsport de 1995, les GT3 RS (966 de 2004, 997 de 2011 et 991 de 2018) et l’héritière de la dynastie, qui pousse encore plus loin le curseur de la performance, la toute dernière 992. Mais une des rencontres les plus émouvantes est certainement celle avec le prototype 911 R et sa ligne qui, vue d’aujourd’hui, paraît si chétive. Produite à seulement 19 exemplaires en 1967, c’est pourtant elle, ses 800 kg et son flat 6 2.0 de 210 ch, qui montreront à la marque la voie de la victoire en compétition.
Au fil de la visite, l’exposition décline les familles de 911 comme autant d’atouts d’un jeu de cartes : les Speedster (de la Série G de 1989 à la 991 de 2019), les Targa (depuis la 912), les Turbo, sans oublier l’iconoclaste 959, mi-911 mi-supercar. Clou du spectacle, le dernier bâtiment récemment rénové qui prend, par ses dimensions monumentales, des airs de majestueuse cathédrale industrielle. Il accueille d’ordinaire les artisans lustriers mais abrite pour l’occasion les modèles de course, et notamment ceux qui ont brillé dans la plus célèbre des courses d’endurance : les 24 Heures du Mans. Parmi eux, la voiture jumelle de la 2.1 RSR Turbo prototype qui finit 2e de l’édition 1974, dévoilant tout le potentiel de la technologie de la suralimentation. Et que dire des intimidantes 935 Interscope de 1979 et 996 GT1 EVO de 1997, qui démontrent comment la compétition a servi de laboratoire pour valider des solutions techniques avant de les appliquer à la série ?
Spécialiste des lustres comme des Porsche, Régis n’a pas pensé son exposition pour les seuls passionnés. Bien au contraire. « Lorsque j’ai acheté ces usines d’ocre, j’ai promis au maire de laisser les bâtiments accessibles au public. À l’époque, il y avait encore beaucoup de personnes dont les parents ou les grands-parents avaient travaillé ici. »
Avec le même souci d’authenticité qui le guide dans la restauration des lustres et des Porsche, Régis a conservé l’architecture industrielle et tous les témoins de cette époque révolue : bassins, malaxeurs, écluses… Les bâtiments ont été reconstruits à l’identique, sur la base de photos d’archives, en respectant les matériaux utilisés initialement. Seule concession, la structure du bâtiment principal a été renforcée pour pouvoir soutenir le poids de lustres qui peuvent atteindre 5 tonnes !
Les jeux d’ombre et de lumière redessinent la ligne pourtant intemporelle des 911.
De pierres et de briques, entièrement de rouge vêtus, les bâtiments se percent d’immenses baies vitrées industrielles ouvrant sur la colline qui surplombe Gargas. Pour laisser entrer la lumière, mais surtout pour permettre d’admirer les lustres depuis l’extérieur, de jour comme de nuit.
« Chacun peut venir, quand il le souhaite, admirer les lustres – et les Porsche le temps de l’exposition – grâce à ces grandes ouvertures. La nuit, les lustres sont constamment allumés. Nous avons installé pour cela des panneaux solaires et développé un système de bougie à LED qui ne consomme rien » précise Régis, qui ne laisse décidément rien au hasard. Des passionnés de Porsche en passant par les habitués de la lustrerie, sans oublier les scolaires de la région, l’exposition a rempli son objectif ou plutôt ses objectifs : faire découvrir au grand public les Porsche, les lustres et un pan du patrimoine industriel régional.
L’exposition « Lumières sur 60 ans de Porsche 911 » a fermé ses portes le 22 janvier après avoir accueilli près de 60 000 visiteurs, qui garderont probablement un souvenir indélébile de cet événement féerique. La lustrerie, elle, reste ouverte aux visites du public toute l’année et il est possible d’aller admirer, au cœur de la nuit, ces œuvres d’art lumineuses qui donnent vie à un patrimoine industriel unique. Et qui sait, peut-être qu’au détour d’un mur ou dans le renfoncement d’un bâtiment, vous apercevrez une des Porsche de Régis Mathieu qui resteront longtemps indissociables de ce lieu enchanteur.
Consommation et émissions
911 GT3 RS
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13,2 l/100 km
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299 g/km
911 Turbo models
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12,5 – 12,0 l/100 km
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284 – 271 g/km
Modèles 911 Targa
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11,3 – 10,4 l/100 km
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257 – 236 g/km