Nous roulons en Porsche.
Porsche Suisse : Zurich serait une ville Porsche, à ce que l’on dit. Effectivement, la discrète cité helvétique regorge de fans du célèbre constructeur de Zuffenhausen. Qu’est-ce qui leur plaît tant dans la marque ? Quatre d’entre eux nous ont révélé les raisons de cette affinité élective lors d’un shooting exclusif.
Zurich, ville Porsche
Annina Frey
Annina Frey, DJ, présentatrice et mannequin, joue presque exclusivement en première ligue, métier oblige. Cette sportive tout en muscles côtoie Roger Federer, Charlotte Rampling ou encore Kendrick Lamar. Ces dernières années, elle a interviewé pour la télévision suisse un nombre impressionnant de stars, de la Côte d’Azur à la remise des Oscars à Los Angeles. Rien d’étonnant, donc, à ce que la jeune femme parle de Porsche, sa marque préférée, comme si elle prononçait un discours à l’Academy Awards : « Rien d’ostentatoire, rien de ‘m’as-tu-vu’. Cette marque n’en a pas besoin. Elle court sa propre course, sans effort, intemporelle. » Annina Frey est une fan absolue de Porsche. Et elle l’assume. Il y a trois ans, elle a fêté sa réussite en s’offrant une Porsche 968 bleu ciel, sa couleur originale, réalisant ainsi un rêve d’enfance.
Les deux beautés voyagent depuis ensemble, entre amies. Car Annina Frey en est convaincue : malgré sa teinte bleu ciel, c’est bel et bien « une » Porsche. « On grandit ensemble, il nous arrive beaucoup de choses sur la route, c’est un peu comme dans une amitié. » Elle parle de sa voiture comme d’une compagne : « Encore deux ans et ma lady rentrera dans la catégorie des oldtimers. Sur la route, on accorde encore plus de respect à l’ancienne génération, comme chez les humains. »
« La marque Porsche court sa propre course, sans effort, intemporelle. » Annina Frey
Annina Frey est suffisamment connue pour qu’on la remarque souvent dans la rue. Et parfois, ça fait des jaloux. Mais ce modèle Porsche assez rare suscite beaucoup de sympathies, surtout à Zurich, où cette Bâloise d’origine a posé ses valises il y a de nombreuses années. Sur la route Napoléon, Annina Frey savoure sa liberté en roulant vers le sud de la France : en été, vitres baissées, musique à fond, la tête libre et le cœur battant. Elle sourit, comme perdue dans son rêve et caresse du bout des doigts les sièges en cuir gris légèrement patinés.
Stefan Zopp
Il l’appelle « grenouille » et lui-même rayonne comme un scarabée quand il est assis au volant. Stefan Zopp est la preuve vivante que toute voiture de rêve transforme un homme mûr en un gamin turbulent. Cette joie se comprend : sa 911 T de 1970 est le modèle dont rêvent tous les fans de Porsche. Ce qui explique que cette merveille, dans sa couleur originale, attire des regards admiratifs à chaque coin de rue. « Des inconnus me font signe, me sourient, ou lèvent simplement le pouce », explique Stefan Zopp, 44 ans. Voilà vingt ans qu’il a acheté cette 911 avec son premier cachet, et qu’il la conduit avec la nonchalance d’une star des années 1970. Et c’est précisément parce qu’il ne porte pas de costume ni de cravate, mais un jean, des baskets et une veste en cuir que l’ensemble produit un effet si cool, si évident.
Une voiture doit être « adaptée au quotidien », dit le directeur régional de MAN Europe. Pas question d’opter pour une pièce de collection pénible à entretenir, qui aurait été reléguée au rang de trophée au garage. « Je conduis ma voiture chaque fois que l’envie m’en prend », dit-il. De préférence sur des voies sans trop de circulation et qui traversent une nature spectaculaire. Rouler, apprécier, le tout de préférence sans musique : le son couvrirait le moteur. « Ce ronronnement grave à l’arrêt, qui se transforme presque en crissement à haut régime », décrit Stefan Zopp avec une pointe de lyrisme. « Ça, c’est de la musique pour connaisseurs ! » À cette simple idée, il est aux anges.
« Des inconnus me font signe, me sourient, ou lèvent simplement le pouce. » Stefan Zopp
Stefan Zopp l’avoue : il est fan de Porsche depuis qu’il sait penser. Est-ce pour cela que cet inconditionnel de la qualité ne confie sa propre voiture qu’à un certain mécanicien en Allemagne ? « Quand j’étais enfant, moi aussi je jouais avec les voitures Matchbox », dit-il, aujourd’hui père de deux garçons. « À l’époque, ce modèle était déjà mon préféré. » Un statut qui justifie un traitement de faveur.
Urs Keller
Urs Keller est maître boucher et à Zurich, il est aussi connu que ses « wiedikerli », ces saucisses à griller dont la ville entière se régale. Il est fier de voir les produits de son entreprise familiale, située sur la Manesseplatz, plébiscités par les Zurichois. Pourtant, dès qu’il s’agit de parler de lui-même, l’entrepreneur de 57 ans se fait presque timide, et ce n’est pas par affectation qu’il a été longtemps réticent à l’idée de poser aux côtés de sa Carrera 911 4S. « Il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas se permettre une aussi belle voiture et j’en ai bien conscience », dit-il modestement. Mais ceux qui le connaissent savent que l’homme pourrait traverser la ville en tracteur avec autant d’allure. Son élément, c’est l’action, pas le bluff. Son entreprise compte plus de 70 collaborateurs, et il officie aussi comme tuteur et mentor sur des questions de business pour de jeunes talents, tout en œuvrant pour l’ordre des artisans de sa ville. Du CEO au cheminot, Keller connaît tout le monde ici et traite tout le monde à égalité.
Pour arriver là où il est, il a dû travailler dur pendant longtemps. Sa 911, il se l’est offerte lui-même il y a quelques années. « Pour avoir bien travaillé », dit-il en riant. Pour ce père de deux enfants, aucune autre marque automobile ne fait rimer qualité et plaisir de conduire avec autant d’élégance. Pour lui, le top, c’est de faire hennir les 420 chevaux sur circuit. Il l’a fait, avec des amis, sur celui de Dijon-Prenois et de Barcelone, et il en est revenu euphorique. Fasciné par la technique et la perfection, il dit avoir seulement entendu le moteur, senti les pneus, apprécié l’adhérence du bolide sur l’asphalte. C’est pour de tels moment qu’il roule en Porsche, pas pour accélérer quand le feu passe au vert à Bellevue. Quoique : « À bien y réfléchir, c’est à Zurich que je reçois le plus de compliments pour ma voiture », constate-t-il. Ce qui le réjouit, d’autant qu’ils sont sincères.
« C’est à Zurich que je reçois le plus de compliments pour ma voiture. » Urs Keller
Le shooting touche à sa fin et soudain, Urs Keller nous raconte l’air de rien que quelques jours plus tôt, il s’est acheté une deuxième voiture. Il dégaine son portable, balaye l’écran et nous montre une photo du premier modèle de série, la Porsche 356 90 Coupé. Carrosserie argent, sièges en cuir carmin, millésime 1960 – comme son propriétaire.
Farah de Tomi
Farah de Tomi, organisatrice d’événements, remporterait de loin le concours de la conductrice de Porsche la plus habile. Une minuscule place dans la vieille ville de Zurich ? Elle y range sa Panamera S de cinq mètres, millésime 2010 en un clin d’œil. D’étroits couloirs de travaux sur l’autoroute, à traverser à vive allure ? Elle garde le cap en toute décontraction. Propriétaire d’une agence de relations publiques, elle a toujours eu le feeling avec les chevaux : Farah de Tomi, 49 ans, a passé la moitié de son enfance chez la famille Weiss, célèbre famille d’entraîneurs de chevaux de course d’Urdorf.
Il y a cinq ans, pour son anniversaire, son compagnon lui a mis une clé de voiture entre les mains. Farah de Tomi a beau être une femme d’affaires indépendante et accomplie, elle n’a eu aucun problème à accepter ce cadeau chic. « Évidemment ! », dit-elle, en rivalisant d’éclat avec le soleil du quartier Säuliamt, où elle habite. « Il m’arrive de passer beaucoup de temps en voiture, donc il m’en faut une qui soit puissante, rapide et sûre », explique-t-elle. Elle se déclare ravie à chaque fois par le bruit typique du moteur, le ronronnement chic des Porsche. « Pour moi, c’est comme une mélodie. » Tandis que dans les boxes, les chevaux, curieux, tendent le cou vers le capot, Farah de Tomi nous parle sans détour de son rapport aux préjugés.
« Il m’arrive de passer beaucoup de temps en voiture, donc il m’en faut une qui soit puissante, rapide et sûre. » Farah de Tomi
Car même si elle a quelque chose de mondain, si elle participe à des galas avec des top-models comme Alessandra Ambrosio et organise des spectacles de danse pour des millions de spectateurs, en privé, cette femme a le goût des vraies choses. Pouvoir conduire une voiture aussi magnifique est un privilège, et elle le sait, mais elle est tout aussi à l’aise en ballerines au volant qu’en bottes de caoutchouc dans une écurie. Ou encore en sandales à Majorque, sa deuxième adresse, où avec des amis, elle sauve des animaux errants. Là-bas, ce n’est d’ailleurs pas en Porsche que Madame Glamour vient en aide aux chats et aux chiens des rues avec l’association « Animal Police Association », mais avec… un vélo à remorque.